Le Brame de la Terre
………….
Gaia, Mère nourricière,
Mon berceau, ma panière,
Tu es ma muse, mon égérie,
Mon temple, ma sacristie,
Si Consciente, et vitale ,
Sans dogme vicié, ni partial.
………….
Sous la voute arborescente,
Drapant de voilure imposante,
Les sentiers vagues indécis
D’un abime verdoyant infini,
Je flâne, je sillonne pour sonder
Ton essence, ta voix éthérée.
………….
Portée au gré des alizés,
Dans le feuillage frémissant, éventé,
Soufflant à ma plume dévouée,
Le brame suppliant, torturé,
De ton âme gémissante, écorchée,
La sève de ton sein lacéré,
D’une lame, sanguinaire,
Vestige d’un temps millénaire,
D’une tribu virulente, égarée.
………….
Tes entrailles meurtries, courroucées
Convulsent en plaies éparses, éclatées,
Semant fléaux, calamités,
Causant préjudices et victimes,
Mais tes éclats sont légitimes,
Mon peuple ignare, éphémère,
Mis en bière, mutera poussière,
Quand invincible, immortelle,
Tu nous survivras, admirable, éternelle.